Repos légitime
Arrière ! Immondices de la Terre
D’où s’enfuient sans cesse les Eternels.
Arrière ! Toutes et tous, tas de vers
Qui n’êtes rien, pauvres criminels !
Que vos pas se fondent, s’effacent enfin
Dans les sols nauséeux, à jamais liquéfiés
Pour vous, rien, ni d’hier ni de lendemain
Et plus sur nous votre regard de pitié !
Oui ! N’avancez plus, restez là, froids
Comme la mort qui toujours vous guide
Et nous laisse brisés, en plein désarroi
La lame, là, posée tout contre la carotide.
Nos incessants combats cesseront alors
Dans un bruit, un dernier, un ultime
Celui que feront, s’écroulant, nos corps
Les uns contre les autres, repos légitime !
Que les dieux, dans leur profonde miséricorde
Dans leur palais de glace et de neige fondue
La paix, l’amour, le calme, oui, nous accordent
Un instant de plus, haine et amour confondus